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mercredi 30 avril 2014

Hantises japonaises

Une ciné-conférence est organisée le samedi 3 mai à 21h à l'Espace Aragon de Oissel (près de Rouen), en présence du paranormaliste Erick Fearson. Une approche de la culture du fantôme au Japon, illustrée par trois films du genre japonais : "Retribution", "Dark Water" et "Kaidan", à voir ou revoir pendant tout le week-end.

La conférence présentée à l’Espace Aragon est une première et n’a jamais été encore proposée au public. Elle est issue de la grande connaissance d’Erick Fearson en matière de hantises, fantômes et lieux hantés. Mais aussi de sa spécialité pour la culture asiatique et ses fantômes japonais.
Dans nos esprits cartésiens, l’idée même de la présence de quelques spectres laisse sourire, tandis que dans les cultures orientales la place du fantôme est prise très au sérieux. 
Le cinéma dans son genre fantastique s’inspire par des codes, les valeurs dont les racines sont ancestrales, voire mythologiques. 
Au cours de cette présentation, Erick Fearson reviendra sur les trois films proposés pendant ce week-end, mais illustrera également son propos de quelques extraits de films inédits en vidéo.

Tarifs : les 3 films 11€ (on peut les voir sur les 2 jours)

La conférence est gratuite. Mais la réservation est conseillée au 02 32 95 89 57 en semaine, ou au 02 32 95 61 17 le week-end. Les films sont aussi conseillés d'être vus, car plusieurs références y seront reprises dans la conférence d'Erick Fearson.

mercredi 24 avril 2013

Terre d'espoir

Notre envoyé spécial au dernier Festival du Film Asiatique de Deauville, Erick Fearson, n'a pas vu de film de fantôme cette année. Pas de revenants, ni de paranormal. La véritable hantise, c'était la possibilité d'une ère post-apocalyptique avec "The land of hope", sur les écrans ce mercredi, qui met en perspective la catastrophe nucléaire de Fukushima. A la clef, des questions philosophiques sur la résilience. Finalement, la force du surnaturel ne serait-elle pas en l'homme, tout simplement ?

Qui se souvient du film américain "Le Jour d'après" (The Day After) sortie en 1983 et réalisé par Nicholas Meyer et du docu-fiction Britannique "La Bombe" (1965) de Peter Watkins ? La particularité de ces deux œuvres qui ont frappé les esprits en leur temps est qu’ils appartiennent à la catégorie des œuvres de science-fiction post-apocalyptiques.  Ces films entendent proposer au public des hypothèses d'un monde post-catastrophe, et en particulier en ce qui concerne ces deux oeuvres, à la vie après une catastrophe nucléaire.
Quelques décennies plus tard et pour le plus grand malheur de l’humanité, ce thème, tristement d’actualité après la terrible catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011, ne fait plus partie de la science-fiction. Cette année, le réalisateur Sono Sion avec son "Land of Hope" a marqué le festival 2013 du film asiatique de Deauville. Arrêt sur images sur cette œuvre cathartique dépeignant la réalité quotidienne des victimes de Fukushima.

Sono Sion, le cinéaste et poète de la contre-culture Japonaise, l’artiste anarchiste et rebelle que je considère un peu comme le Alexandro Jodorowsky nippon, nous livre ici une œuvre puissante. Un long-métrage que les aficionados du réalisateur pourraient trouver trop conventionnel tant Sono Sion nous avait habitué à des œuvres autrement plus débridées et déjantées ! Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil sur "Cold Fish" qui avait remporté en 2011 le prix de la critique à ce même festival. Mais il serait stupide ici de comparer "The land of Hope" aux précédents films du réalisateur Japonais. Aucun litre d’hémoglobine, pas de cadavres victimes de la catastrophe, ni même d’effets spéciaux à trois millions de dollars… Rien de tout cela et c’est tant mieux. Sono Sion a choisi cette fois la sobriété, ce qui rend d’autant plus fort le propos du film. Autant le dire de suite : ce film est LE film du festival. Celui qui surclasse tous les autres !

Il y a quelques décennies on aurait rangé ce film dans la catégorie "science-fiction" ou plus précisément on l’aurait vu comme un film d’anticipation apocalyptique. Apocalyptique il l’est. Seulement, il ne s’agit plus là d’un film de science-fiction. Aussi effrayant que soit ce long-métrage, il est bien question aujourd’hui d’une triste et terrible réalité. C’est bien ce qui donne toute sa force à "Land of Hope".

Bouleversant ! C’est le qualificatif qui résume à lui seul l’œuvre habitée d’une tragique poésie du réalisateur Japonais Sono Sion. Ce film poignant de bout en bout nous montre le quotidien post-apocalyptique d’une population perdue et sacrifiée. Une population atomisée, bouleversée et déchirée suite à une catastrophe nucléaire sans égale. On ne peut s’empêcher évidemment de faire le parallèle avec l’incommensurable catastrophe de Fukushima survenu le 11 mars 2011. Un film choc, un film coup de poing plus réel et bien plus terrible que la fiction. Et cette terrifiante réalité nucléaire qui pourrait être la nôtre demain, qui sera la nôtre ai-je envie de dire, a un goût bien amer. Car c’est bien de cela dont il s’agit.

A travers les protagonistes du film, le réalisateur nous invite à nous poser quelques questions cruciales face à une telle catastrophe : en notre âme et conscience, que ferions-nous si demain une centrale nucléaire explosait sur notre territoire ? Comment faire face à un ennemi monstrueux invisible et insidieux présent en permanence ? Que faire face à un ennemi qui ronge chaque cellule de notre corps et qui nous condamne lentement mais sûrement dans une lente agonie à une mort certaine ? Où fuir quand cet ennemi est partout où que nous allions ?

En l’absence d’échappatoire, les alternatives ne sont pas nombreuses : si on exclue le geste fatal d’en finir, il nous faudrait vivre dans une angoissante et terrifiante attente avec, au-dessus de nos têtes, l’épée de Damoclès. Sachant cela, comment dans ce cas ne pas sombrer dans une folie sans espoir de retour ? L’œuvre de Sono Sion nous invite à penser que ce terrible constat ne doit pas nous pousser au désespoir. Bien au contraire, c’est l’occasion de donner un sens à notre destin et de l’assumer comme le fait chaque Japonais aujourd’hui. En dépit du drame quotidien provoqué par la centrale de Fukushima et qui perdure depuis deux ans maintenant, ce long-métrage nous pousse à vivre malgré tout. A travers un cri de rage et de désespoir Sono Sion nous montre avec "The land of hope" (Terre d’espoir) qu’il peut, qu’il doit exister de l’espoir : « Selon les spectateurs, le dénouement semble désespérée ou, au contraire, permet une lueur d’espoir. Mais si chacun y met un peu du sien, il est possible que l’espoir revienne. »
Un film d’utilité publique à voir absolument, en gardant à l’esprit que demain vous pourriez être à la place du peuple Japonais. Bien plus rapidement que vous ne le pensez.

Erick Fearson

>> Lire l'intégralité du carnet de bord d'Erick Fearson au Festival 2013 du Film Asiatique de Deauville
>> La bande-annonce de "The land of hope"

vendredi 13 avril 2012

Un docu-fiction qui a de l'esprit !

Photo D. Paquin
Malgré le succès de la série "The Mentalist", les œuvres concernant l’art du mentalisme sont rares. La sortie en mai 2012 du film "La voie du Mentalisme" participe à mettre un peu de lumière sur la discipline.

Le réalisateur David Paquin a réalisé une œuvre qui prend ses sources dans les racines du mentalisme telle qu’il a été codifié au 19ème siècle. De Paris à New York, en passant par Deauville et les chemins de traverse du Lubéron, ce film nous propose de suivre le quotidien d’un mentaliste et de nous faire partager sa vision du monde. Au fil des images, nous comprenons que le mentaliste suggère aux différents protagonistes qu’il croise l’art de se libérer des limites dont s’encombre l’esprit humain. Il est question d’une Voie où l’art du calme intérieur est primordial. Il est question de l’"être" avant du "faire".

Pratiquant et suivant cette voie depuis une vingtaine d’année, Erick Fearson, personnage central de cette œuvre, fait partie de l’infime poignée de mentalistes qui peuplent l’hexagone. Ajoutons à cela la présence exceptionnelle d’une brochette de personnalités réputées dans le monde du mentalisme - Didier Verner, Enrique Enriquez ou encore Marc Salem - et vous comprendrez pourquoi la sortie de ce film constitue un petit événement dans le milieu très fermé des mentalistes. 

Mais ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas là d’un documentaire ni d’une fiction. L’œuvre du réalisateur prend ici la forme d’un docu-fiction, forme narrative particulièrement adaptée à la Voie du mentaliste. Plutôt que d’enfermer le mentalisme dans une définition ou un concept, plutôt que d’apporter des réponses, ce docu-fiction suscite la réflexion et invite le spectateur à explorer cette vaste discipline qu’est le mentalisme. 

L’équipe de Maison-Hantee.Com vous invite à lire le dossier très complet consacré à cette œuvre, dans le premier numéro d’Hypno Mental, le premier magazine consacré à l’hypnose et au mentalisme. Disponible sur commande et dans les boutiques ésotériques partout en France.

"La voie du Mentalisme"
Un film de David Paquin
Coffret double DVD disponible dès le 06 Mai.

vendredi 6 mai 2011

Le Sherlock Holmes chinois chasse le fantôme

Pour sa 13e édition, le Festival du Film Asiatique de Deauville avait comme un goût d'amertume. Pendant le temps des films, d'une grande richesse esthétique et intellectuelle, souvent inégale, le Japon était frappé par un enchaînement de catastrophes naturelles et humaines sans précédent. Profondément affecté par ce drame, mais toutefois fidèle à la tradition, Erick Fearson nous raconte son festival, avec en point d'orgue, le film-événement qui cartonne actuellement au box-office : Detective Dee, le mystère de la flamme fantôme.

mardi 5 octobre 2010

L'imagination au pouvoir


Familier du Festival du film américain de Deauville qui s’est tenu du 3 au 12 septembre, Erick Fearson n’a pas beaucoup vu le soleil le mois dernier, tel un Nosferatu. D’abord niché dans les salles obscures pour voir la plupart des films sélectionnés. Puis plongé dans la rédaction nocturne d’une série de chroniques dédiées aux long-métrages en compétition. Le fantastique n’étant pas le thème principal du festival, il y a eu peu d’œuvres du genre. Toutefois, notre reporter du mystère a réussi à dénicher quelques bonnes trouvailles qui flirtent avec les codes de l’étrange comme le dernier opus de Terry Gilliam ou le génialissime Buried de Rodrigo Cortès, un clin d’œil à Edgar Allan Poe. Analyse d’un festival peu ambitieux. Mais tapis rouge à deux perles cinématographies qui nous prouvent, une fois encore, qu’il y a de la vie dans la mort !

mercredi 14 avril 2010

The Man from Earth


Attention, chef-d’œuvre absolu ! Cela fait un moment que je n’avais pas pris autant de plaisir à apprécier un film de cette trempe. Fascinant et émouvant, c'est totalement jouissif. Enfin une œuvre digne du septième Art. Un grand moment de cinéma pour un film déjà culte ! Et pourtant, nul effets spéciaux, aucun flash-back, aucune action ou presque, mais une atmosphère parfois pesante, des acteurs à la hauteur, une réalisation parfaite et surtout un scénario extrêmement bien ficelé font de The Man from Earth un film remarquable à tout point de vue. Réalisé avec un budget de 200.000 $ seulement, ce huis-clos fantastico-philosophique démontre qu’il n’y a pas besoin d’artifices pour réaliser une œuvre fascinante et prenante. A tel point qu’elle trottera longtemps dans votre esprit après l’avoir visionnée. Ce film obtint d’ailleurs le prix du Meilleur scénario et du Meilleur film au festival de Rhode Island en août 2007, ainsi qu’une Nomination au Saturn Award et de la Meilleure sortie en DVD.
Enfin, si je vous dis qu’il figure dans la liste des 50 meilleurs films de science-fiction de tous les temps (sur l’IMDb), vous comprendrez que The Man from Earth est incontournable !

mercredi 24 mars 2010

Ceci est mon sang...


Une fois de plus, me voici de retour pour le 12e Festival du Cinéma Asiatique de Deauville. Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit mot à l’attention des organisateurs : rendez-nous le Village Asia, son bar et surtout ses machines à café (indispensables pour tenir le coup) ! Ce détail mis à part (mais qui garde son importance !), l’organisation était parfaite, comme chaque année.
Qu’en est-il du cru 2010 ? Une sélection inégale et comme l’an passé, trop peu de films dans la catégorie « Fantastique ». On regrettera aussi la présence de trop peu de membres des films programmés (réalisateur, actrice, acteur…). Néanmoins le festival a révélé quelques pépites. Voici ma sélection des films à voir ou à éviter pour vous aider à faire votre choix, lors de votre prochain passage en salle.

lundi 7 décembre 2009

Evidence of a third-rate film*

Actuellement, les bons films fantastiques se font rares au cinéma. Erick Fearson en a fait la triste expérience avec Paranormal Activity, Evidence of a Hauting, thriller psychologique monté à la sauce Blair Witch Project, qui s'avère être meilleur phénomène marketing qu'oeuvre artistique. Malheureusement, le public est au rendez-vous. A croire qu'en période de crise, le moral et les neurones font la grève...

Par Erick Fearson

Je viens de voir Paranormal Activity, le "film le plus effrayant" depuis 25 ans dans sa catégorie. Du moins, c’est ainsi que les médias nous le vendent. Qu’en est-il vraiment ? Avant d’entrer dans les détails, quelques mots sur le pitch. Un jeune couple suspecte leur maison d'être hantée par un esprit démoniaque. Ils décident alors de mettre en place une vidéo surveillance durant leur sommeil afin d'enregistrer les évènements nocturnes dont ils sont victimes. Les images datées de septembre à octobre 2006 ont été récupérées puis montées en un film de 86 minutes : Paranormal Activity.
Ceux qui me connaissent bien le savent : je suis friand des films fantastiques où tout est basé sur la suggestion plutôt que sur la démonstration. En vérité, les films avec moult effets spéciaux et litres d’hémoglobine m’ennuient profondément. Je laisse ces amusements puérils aux adolescents pré-pubères qu’un rien émoustille. Je me faisais donc une joie de regarder Paranormal Activity, tourné selon la technique de la caméra subjective et, surtout, sans effets spéciaux à trois millions de dollars. D’autant plus que le film en question traite d’un sujet qui m’est cher : les fantômes. En fait, pas du tout mais je ne le savais pas encore avant d’avoir vu le film…
Alors ? Rien de neuf sous le soleil, avec ce huit clos qui ne réinvente même pas le genre. En effet, n’est pas Blair Witch Project qui veut ! Si ce dernier est une perle du genre, Paranormal Activity est un soufflé qui ne prend pas. L’aspect documentaire aurait pu servir le film. En fait, et dans ce cas précis, on a la désagréable impression que ce procédé sert à cacher la pauvreté du film en question.
Pour être honnête, je précise que je n’allais pas voir ce film dans l’unique but d’avoir peur. Pour ma part, un réalisateur doit être sacrément talentueux pour m’effrayer un tant soit peu avec un film de fantômes ou vendu comme tel. De plus, et comme à mon habitude, je ne rentre jamais dans le piège marketing d’un buzz de quelque nature que ce soit. Surtout, stratégie douteuse, quand il nous est servi par la production du film elle-même. Ma démarche première fut, avant tout, de voir comment ils allaient aborder le sujet et l’aspect psychologique. Car si je m’en tiens uniquement au synopsis et au trailer, le héros met en place une méthodologie proche de celle des chasseurs de fantômes pour tenter d’éclaircir les événements surnaturels qui surviennent dans cette maison. Naturellement, si je pouvais, en sus, obtenir quelques frissons, alors pourquoi pas ! Mais hormis quelques jeunes vierges effarouchées, je me demande bien qui ce film peut effrayer ? Bien sûr, il y a bien quelques moments dans le film où transpirent une appréhension et une certaine tension. Mais c’est plutôt léger. En réalité, la pression est mise durant les scènes de nuit et surtout dans les dix dernières minutes d’un final à grosses ficelles, bâclé et totalement prévisible.
Car le film est long… très long. Et donc passablement ennuyeux. Plusieurs fois, je me suis laissé surprendre non par l’entité du film mais par mes bâillements. Et pourtant, je suis plutôt de nature à apprécier les films longs et lents (tels que les films d’auteurs du cinéma asiatique par exemple) et à m’ennuyer ferme durant les films d’action. Mais ces films lents que j’apprécie contiennent un fond, une poésie, une esthétique, une émotion ou bien encore un propos cohérent qui donne matière à réfléchir. Ce n’est pas le cas avec l’insipide Paranormal Activity. A défaut d’esprits (ou d’esprit ?), c’est l’incohérence la plus totale qui hante ce film. En effet, les personnes qui, comme moi, s’intéressent au domaine du paranormal noteront les nombreux amalgames entre l’univers des spectres et celui des démons. Deux mondes totalement différents que le réalisateur s’efforce d’imbriquer sans se soucier d’une quelconque cohérence. La belle affaire ! En les confondant ainsi, il nous livre un scénario complètement improbable et totalement décousu, mais néanmoins exploitable pour le spectateur néophyte qui n’ira pas chercher plus loin.
Sans forcément se focaliser sur les absurdités et les incohérences du thème abordé, l’histoire est remplie des failles inacceptables, erreurs de débutant.
Ne parlons pas de la psychologie caricaturale et inexistante de nos deux héros au Q.I de bulot. Ou des lacunes narratives. On ne saura jamais la nature de l’« entité » qui poursuit l’héroïne, d’où elle vient, ni pourquoi elle est là et ce qu’elle veut. Quel est le but de la photo retrouvée dans le grenier, si ce n’est de faire un effet à la « Quatrième dimension » ? Pas de réponse. Pourquoi révéler une information via le OuiJa qui s’avère totalement inutile pour la suite pour l’intrigue ? Pas de réponse. Le réalisateur cherchait-il à gagner du temps avec ces artifices pour remplir péniblement les 86 minutes de film ? On pourrait légitimement se poser la question. Notons au passage que la séance avec le OuiJa est parfaitement ridicule. Elle fait partie des stéréotypes colportés par ceux qui ignorent l’objet et son usage. Le OuiJa du film est lui-même risible. Plutôt que de prendre un OuiJa classique pour gagner en crédibilité (le modèle de William Fuld par exemple), le réalisateur nous sert un modèle de OuiJa de style « satanique» avec un pentagramme inversé. Cliché, cliché, quand tu nous tiens… Par l’intermédiaire de la planche aux esprits, nos deux héros vont découvrir le prénom d’une personne qu’ils retrouveront en cherchant bien sur internet, et à qui il est arrivé la même chose. Et c’est tout ! Vous avez bien lu, ils ne chercheront pas à en savoir plus ! Quant au médium qui intervient dans cette fiction, il frise le ridicule. Il fait tout ce qu’un vrai médium ne devrait pas faire, à commencer par leur foutre la trouille avant de leur avouer que de toute façon, ils sont perdus ! A se demander s’il connaît son boulot tant ce qu’il dit est erroné et digne d’un intégriste superstitieux ! Le summum est atteint quand il intervient une seconde fois dans la maison pour dire aux héros qu’il ne peut rien faire pour les aider. En effet, il avoue qu’il ne peut rester ici tellement la présence de l’entité est prégnante. Pour vous dire la vérité, je n’ai pu m’empêcher de lâcher un éclat de rire sur cette scène.
Dans un cas comme celui-ci, nous pouvons penser qu’il suffit de s’éloigner du lieu hanté pour échapper aux phénomènes de hantises. Et bien non, nous dit-on, car c’est l’héroïne qui est « hantée » ou, pour être plus juste, qui est « possédée ». Fuir ne résoudra pas le problème. Si, dans ce cas précis, elle est possédée, pourquoi alors intégrer dans le scénario des phénomènes qui sont typiquement liés aux hantises mais qui n’ont rien à voir avec la possession démoniaque ? Par indulgence, on pourrait supposer que les phénomènes psychokinétiques sont liés à un poltergeist (rien à voir avec un fantôme, soit dit en passant), en plus de la possession de cette pauvre fille. Dans ce cas, elle serait, bien inconsciemment, l’agent déclencheur de ces manifestations. Mais, encore une fois, ça ne tient pas debout. En effet, certains phénomènes se déroulent alors que l’héroïne se trouve hors de la pièce en question. Quand le « poltergeist » s’active. Exemple : le lustre qui se balance ou la télévision qui s’allume.
Enfin, le réalisateur/scénariste aurait dû potasser un peu plus les techniques des investigateurs de lieux hantés car son héros les utilise bien maladroitement, les rendant ainsi caduques.
Je doute qu’il connaisse un tant soit peu la démonologie et le monde des fantômes. En effet, selon ses propres mots, il ne croit pas aux fantômes et ne s’intéresse pas particulièrement à cet univers. Autant dire que ça transpire clairement à l’écran ! Il nous est donc impossible dès le départ, de croire à cette farce grotesque qui nous est vendue comme une histoire vraie (sic).
Néanmoins, la bonne idée du réalisateur est d’utiliser un type d’effets minimalistes et anxiogènes, grâce notamment à la présence du time code qui participe à l’angoisse du spectateur. Il révèle et amplifie certains phénomènes. Mais malgré ça, la sauce ne prend pas. Les manifestations pourraient être crédibles, du moins certaines, si elles étaient utilisées isolément et avec parcimonie. Malheureusement, le réalisateur utilise tous les poncifs du genre, réussissant à nous les servir dans le même film en un laps de temps relativement court : lustre et drap qui bougent, traces de pas et d’ecchymose sur la victime, chuchotements venant de nulle part, portes qui claquent brusquement, lumière et télévision qui s’allument, etc… A faire rêver tous les chasseurs de fantômes ! En même temps, et bizarrement, le film ne montre pas grand-chose. Et paradoxalement, ne laisse aucune place à l’interprétation. C’est bien dommage.
Malgré ça, les dix dernières minutes vous feront peut-être sursauter même si on reste dans l’incohérence la plus totale tant le final est médiocre et facile. Je précise que je parle ici de la fin alternative la moins mauvaise. En effet, saviez-vous que Paranormal Activity comporte deux fins différentes ? La deuxième fin (celle qui est visible dans les salles de cinéma) est encore plus ridicule que l’originale. Elle permet surtout aux producteurs d’annoncer une suite. D’ailleurs déjà en court de « tournage ». Business is business…
En toute honnêteté, la bande-annonce se révèle plus intéressante que le film lui-même. Comme c’est souvent le cas. Même si les réactions des spectateurs dans cette bande-annonce sont totalement disproportionnées. Néanmoins, ces spectateurs triés sur le volet par la production sont américains et l’on sait combien ces derniers, Spielberg le premier, sont bon public donc bons clients.
Pourtant, les amateurs de fantastique apprécieront certainement Paranormal Activity plutôt que le mièvre et très médiocre Twilight qui fait lui aussi le « buzz » en ce moment. Ce long-métrage moralisateur et insipide au possible, uniquement destiné aux jeunes filles en fleur, a autant de rapport avec les vampires que Paranormal Activity avec les fantômes.
Il est dommage que ce film soit ainsi survendu dans les médias. Il ne mérite pas l’attention qu’on lui porte. Nous sommes bien loin des chefs d’œuvre tel que L’Exorciste, L’Emprise ou encore de la magnifique perle horrifique Rosemary’s baby.
En conclusion, avec Paranormal Activity, le but avoué du réalisateur est de susciter uniquement la peur avec quelques grosses ficelles. Malheureusement, il échoue dans cette démarche par un manque de cohérence, ainsi que par l’utilisation abusive de divers clichés éculés. Juste digne d’être diffusé sur YouTube, ce film ne donne aucune lettre de noblesse au genre fantastique.
C’est dit.
E.F.

*Preuve d'un navet

mercredi 24 juin 2009

James Bond dans une maison hantée !

Le titre de notre brève a de quoi surprendre. Mais que les puristes ne s’affolent pas. Je jongle avec les mots. L’agent au service secret de sa Majesté n’a pas l’intention de réaliser sa prochaine mission dans une maison hantée. Quoique le concept de plonger 007 dans des aventures aux frontières avec la réalité ne me déplairait pas… En fait, nous apprenons que l’acteur Daniel Craig est pressenti pour participer au tournage du prochain thriller de Jim Sheridan (The boxer, Au nom du père) intitulé Dream House. Dans le script de David Loucka qui ressemble à s’y méprendre au pitch d’Amityville, une famille emménage à la frontière canadienne dans une maison hantée par les anciens occupants, tous massacrés par un père devenu fou. S’il est confirmé dans son rôle, Daniel Craig saura-t-il nous faire oublier le smoking pour des sueurs froides ? Toujours dans le registre des maisons hantées au cinéma, signalons la sortie de La Maison Nucingen, de Raoul Ruiz, avec Jean-Marc Barr et Elsa Zylberstein. Dans ce film au scénario (très !) librement inspiré du roman éponyme de Balzac, un écrivain de romans policiers gagne une maison au poker. Avec sa femme malade, il y est accueilli par d’étranges domestiques qui semblent vivre encore du souvenir de Léonore, disparue tragiquement et dont le fantôme hante les couloirs de la mystérieuse demeure. Une histoire qui rappelle le célèbre Rebecca de Daphné du Maurier, mis en scène en 1940 par Alfred Hitchcock. Sauf que les critiques sont très partagées et le recommandent uniquement pour l’ambiance vieille maison bizarre, décor mi-grotesque, mi-romantique, peuplé de toutes sortes de créatures nocturnes. Tout ce qu’on aime ! Sans oublier le conte noir pour enfants et adultes Coraline, adapté par le réalisateur de L’Etrange Noël de M. Jack, où une fillette intrépide découvre un Autre Monde, caché derrière la porte de son étrange maison. Préparez-vous à passer l’été… en intérieur ! Olivier

mercredi 1 avril 2009

Deauville Asia 2009 : Journal de bord d'un festivalier

Après une longue attente, me voici de retour, comme chaque année, au Festival du Film Asiatique de Deauville. C’est la 11e édition du genre consacrée cette année à la Corée du Sud. L’année 2008 ne fut pas riche en films fantastiques, genre dans lequel, il faut bien le reconnaître, les réalisateurs du lointain Orient sont passés maîtres. A mon grand dam, ce nouveau cru est aussi pauvre en surnaturel ! Que se passe-t-il ? Le genre deviendrait-il « persona non grata » à Deauville ? Le seul film hors compétition qui, me semble-t-il, flirte avec le fantastique est « Yamagata scream » du japonais Naoto Takenaka. Je dis bien « semble-t-il » car je n’ai malheureusement pas l’opportunité d’assister à la projection étant retenu sur un autre film. En deux phrases, voici le synopsis :
« Un homme d'affaires et des lycéennes en voyage de classe réveillent accidentellement les guerriers samouraïs de yamagata. Ces derniers, transformés en zombies, retournent dans le village d'oshakabe pour se venger des descendants des habitants et mettre ainsi fin à leur malédiction ». Le synopsis peut prêter à sourire, mais les japonais réalisent parfois des merveilles sur des scénarios aussi improbables.

Dans la sélection « Action Asia », nous retrouvons le réalisateur thaïlandais Thanakorn Pongsuwan, présent l’année dernière avec son film « Opapatika », seule œuvre empreinte de fantastique. Cette année, il revient avec « Fireball ». L’histoire met en scène un ex-taulard qui cherche à venger son frère, plongé dans un coma profond suite à sa participation à un tournoi de fireball, un jeu violent dérivé du basketball et organisé clandestinement par des bandes criminelles. Scénario classique dans le genre qui ne surprend guère. Je fais à Pongsuwan les mêmes reproches que son précédent film : œuvre superficielle où les scènes d’actions trop nombreuses mettent en avant une violence omniprésente et gratuite. Ce film n’a aucun intérêt et ne remporte d’ailleurs aucun prix.

Dans la même catégorie et donc en compétition, nous retrouvons « The divine weapon » du Sud Coréen Yoo-jin Kim. Il s’agit là d’un film en costumes d’époque que, malgré une facture classique, j’ai apprécié et qui se laisse agréablement regarder. Scène de combats, humour, aventure et histoire d’amour en filigrane… En clair, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce film un succès commercial. Le pitch tient en peu de mots : «Pendant le règne du roi sejong, la dynastie coréenne joseon était l'incarnation parfaite de l'état. pour la dynastie chinoise ming, prétendant au pouvoir impérial, joseon représentait un obstacle à son expansion territoriale. afin de défendre son royaume, le roi sejong développa secrètement une arme d'une puissance inégalée… ». Lui non plus ne remporte pas de prix.

Si cette édition est pauvre en films fantastiques, elle nous réserve cependant quelques belles surprises tout en finesse et en émotion.

Tout d’abord, « Naked of defenses » du réalisateur japonais Masahide Ichii. Œuvre à l’atmosphère surréaliste qui aborde un sujet grave mais dont le réalisateur a su alléger l’ambiance avec quelques touches d’humour. En effet, tout au long du film, des moments drôles ponctuent un propos tout à fait sérieux. Suite à un événement dramatique, une femme se coupe de toute émotion et traverse sa vie machinalement, avec aigreur et sans espoir d’un avenir meilleur. Mais une jeune femme à la personnalité spontanée va faire irruption dans sa vie. Par sa condition de femme enceinte, elle va réveiller les douleurs du passé, mais aussi l’étincelle de vie chez celle qui n’attend plus rien. Ce film qui a déjà remporté plusieurs prix dans d’autres festivals, notamment le grand prix du « Pia Film Festival » en 2008, ne séduit malheureusement pas le jury de Deauville.

Vient ensuite « Island Etude » de En Chen. Un jeune homme malentendant décide de longer les côtes taïwanaises à vélo, sa guitare en bandoulière, afin de faire le tour de l'île en sept jours. Bouffée d’air pur parmi une sélection de films à l’atmosphère pesante, cette carte postale ne régale pas non plus le jury. Dommage.

Nous poursuivons avec « My dear enemy » (hors compétition) du Sud Coréen Yoon-ki Lee, une comédie fort sympathique. L’histoire : Sans travail, trentenaire et célibataire, Hee-so est une jeune femme malheureuse. Un jour, elle part à la recherche de son ancien petit ami, Byoung-woon. Ce n'est pas l'amour qui va les réunir à nouveau mais une somme d'argent que Byoung-woon lui a empruntée un an plus tôt. Egalement sans ressources, ce dernier est toujours ravi de rencontrer des filles prêtes à lui donner de l'argent.
Malgré le portrait peu reluisant du héros, on se prend de sympathie pour lui et découvre petit à petit, sous son air insouciant et apparemment immature, son humanité. J’ai beaucoup aimé.

J’ai toujours apprécié les films asiatiques et souvent épiques en costumes d’époque, mêlant scènes de combat et décors fabuleux. De fait, je recommande « A frozen flower » (hors compétition) réalisé par Ssang Hwa Geom et inspiré de faits réels.
Treizième siècle. Devant la montée de l'influence politique de la dynastie yuan sur la dynastie goryeo, le roi de goryeo décide de créer une garde rapprochée d'élite. Il tombe sous le charme de Hong lim, le commandant en chef de cette unité. Un jour, le roi lui ordonne de coucher en secret avec la reine plutôt qu'avec lui, afin de lui donner un fils qui sera son successeur et renforcera ainsi l'indépendance de goryeo.
Ce film d’aventure, avec en fond une histoire d’amour impossible, est un plaisir pour les yeux, malgré parfois quelques petites longueurs.

Je termine avec certainement le plus beau film du festival, évidemment hors compétition. Il s’agit de « Departures » du Japonais Yojiro Takita qui a remporté de nombreuses récompenses à travers le monde. En effet, outre les récompenses remportées dans son propre pays, cette œuvre sublime a reçu le grand prix des Amériques au Festival des films du monde de Montréal, le prix du public au festival du film de Hawaii ainsi que trois récompenses aux « Oscars » chinois. Enfin, ultime consécration à Hollywood, il a obtenu dernièrement l’Oscar du meilleur film étranger.
Daigo, un violoncelliste, retourne dans son village natal afin de chercher un nouvel emploi après la dissolution de son orchestre. Il est engagé dans une entreprise de pompes funèbres mais, de honte, n'arrive pas à l'avouer à sa femme. Ce travail que personne ne veut faire et que Daigo lui-même n'aurait jamais pensé faire va transformer aussi bien les morts que leurs proches encore en vie.
Ce film qui nous plonge dans les rites funéraires japonais est une réussite en tout point. Le réalisateur aborde cet univers avec une grande sensibilité sans jamais tomber dans la facilité. Et si le sujet peut sembler de prime abord assez noir, il est ponctué de nombreux moments très drôles et magnifiquement porté par la musique de Joe Hisaishi (Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro, Le château ambulant…). Ce dernier était d’ailleurs présent l’an passé à Deauville. En clair, dès sa sortie, courez voir ce film touchant et lumineux qui aborde un sujet universel, mais néanmoins tabou dans notre société occidentale : la mort.

Erick Fearson

Crédit photo : Yuko T.

mercredi 25 mars 2009

Après Amityville, Southington...

29 ans après Amityville, la maison du diable, un nouveau film de maison hantée, tiré d’une histoire vraie, sort aux Etats-Unis le 27 mars prochain. Et déjà, il crée la polémique. En effet, l’actuelle propriétaire de la maison qui a inspiré The Haunting in Connecticut est harcelée par un incessant ballet de curieux. Pourtant, elle n’a rien remarqué d’inhabituel et parle plutôt d’une maison calme. Tout le contraire de sa mauvaise réputation, ancien dépôt mortuaire des années 20 devenu maison de famille, habité 60 ans plus tard par les Snedeker, victimes de phénomènes étranges. Les manifestations paranormales visaient principalement le fils du couple qui se plaignait d’entendre des bruits et d’apercevoir des ombres dans sa chambre au sous-sol. Les événements surnaturels furent tellement forts que la famille fit appel à des chercheurs en phénomènes paranormaux, Ed et Lorraine Warren, les mêmes qui s’étaient illustrés dans l’affaire Amityville. Les actuels propriétaires ont retiré le numéro de la maison et affiché une pancarte « Propriété privée. Défense d’entrer » mais rien n’y fait. Certains badauds s’amuseraient même à effrayer les enfants. La production du film se défend d’avoir provoqué cette agitation, soulignant qu’elle a changé le nom des protagonistes et n’a jamais divulgué l’adresse de la maison. Sauf que, sur le site web officiel du film, il est clairement fait mention de ces éléments. Alors, désagréable mésaventure ou opération de promotion ? Quoi qu’il en soit, le buzz est lancé. Et la date de sortie française n’est pas encore annoncée. O.V.

vendredi 18 avril 2008

Les désillusions d'Indiana Jones

Encore un dénouement qui va endurcir l’éternel conflit d’intérêt entre le paranormal et la science ! Les uns veulent rêver, les autres veulent expliquer. Qu’ont-ils à se quereller comme ça, comme des enfants dans une cours de récréation ? Cela ne finira donc jamais ? Jugez plutôt…
A quelques semaines de la sortie du nouveau volet des aventures d’Indiana Jones*, le journal Le Figaro éteint la flamme du mystère (pas olympique !) en révélant, dans son édition du jour, les dernières découvertes du Centre de recherche et de restauration des musées de France sur les origines du fameux crâne de cristal conservé au musée du Quai Branly et sur lequel porte le scénario du prochain film de Steven Spielberg. C’est un faux ! L’accélérateur de particules, les ultraviolets et le détecteur d’humidité en profondeur (rien que ça !) ont levé les doutes qui planaient depuis les années 1990 sur cette pièce présumée précolombienne. En fait, elle date du XIXème siècle ! « Les rainures et les perforations trahissent l'emploi de fraises de joaillerie et autres outils modernes. Jamais une telle précision technique ne se rencontre dans l'art précolombien où l'emploi du cristal est d'ailleurs fort rare » a expliqué Yves Le Fur, directeur adjoint du patrimoine et des collections du Quai Branly. Adieu légendes, adieu hypothèses mythologiques, adieu extraterrestres ! La réunion des crânes de cristal ne révèlera jamais les origines du monde, ni l’existence d’une civilisation primitive évoluée comme l’Atlantide.
C’est l’archéologue Alphonse Pinard qui avait mis le feu aux poudres en 1875. Ce collectionneur passionné s’était porté acquéreur de la précieuse relique avant de l’échanger avec l’Etat Français contre le financement de fouilles. Cet objet avait alors atterri au Musée d’Ethnologie du Trocadéro (ancien Musée de l’Homme) où il avait provoqué les plus étranges rumeurs. Certains gardiens racontaient qu’il se déplaçait mystérieusement pendant la nuit. Déjà gâté par son fantôme, le Louvre n’a pas jugé bon de s’offrir le luxe d’une seconde histoire fantastique. L’atome donne donc la clef de l’énigme. Des musées anglo-saxons, dont le British Museum, aux collectionneurs privés, le château de cartes va s’écrouler puisque tous les autres crânes seront désavoués.
Le 21 mai, Indiana Jones va se lancer après un pétard mouillé. Dommage. A l’instar du Graal ou de l’arche d’alliance, on aurait bien voulu y croire.
Toutefois, cela n’empêchera pas le Musée du Quai Branly d’exposer le fameux crâne, du 20 mai au 7 septembre, à l’occasion de la sortie du film en France. Syndrome commercial Da Vinci Code et porte-monnaie obligent, on ne crache pas toujours sur les mythes quand ils sont monnaie sonnante et trébuchante. Deux poids, deux mesures. Pathétique… O.V.

* Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
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mercredi 19 mars 2008

Privé de fantastique !

Le 10e Festival du Film Asiatique s’est achevé dimanche dernier à Deauville. J’y étais, non seulement pour représenter Maison-Hantee.com à la découverte de films fantastiques (les asiatiques sont plutôt doués dans ce domaine), mais aussi pour mon plaisir ! Une fois de plus, je ne l’ai pas boudé ! Ce fut un "voyage" dépaysant à l’autre bout du monde. Un moment de pur bonheur que de retrouver des œuvres empreintes de sensibilité, de sobriété, de finesse, de profondeur, de spiritualité, d’humanisme et d’un certain sens de l’esthétisme. Toutes ces qualités qui font, d’après moi, cruellement défaut aux cinémas américain et français.
Quelques mots pour les amateurs. Entre le poignant "Walking my life", qui n’est pas sans rappeler la magnifique œuvre d’Akira Kurosawa "Vivre" et le violent "Beautifull", la sélection fut large et éclectique. On retiendra aussi la violence psychologique qui habite en permanence "Endless Night", le très décalé "Funuke Show some love, you losers" ou bien encore le grinçant "Exodus". Asie oblige, il ne peut y avoir de festival de cette nature sans film consacré aux arts martiaux. Ce fut le cas de "Black belt" dont le scénario s’attache plus au fond et à la philosophie du karaté qu’à la forme elle-même. Une bonne surprise donc. Enfin, "Héros de guerre", œuvre humaniste malgré le sujet, remporta le Lotus Action Asia.
Et le cinéma fantastique dans tout ça ? Et bien chou gras ! A mon grand désespoir, le genre fut pratiquement absent cette année. Un film toutefois a attiré mon attention : "Opapatika" de Thanakorn Pongsuwan. Opapatika est un mot thaïlandais signifiant "esprit", "fantôme" ou bien encore "démon". La tradition veut que certains suicidés se retrouvent à l’état d’Opapatika et errent dans les limbes, coincés entre notre monde et l’autre. L’Opapatika gagne certains pouvoirs comme le sixième sens ou encore le pouvoir de se déplacer à une vitesse prodigieuse. Mais toute acquisition a un prix. Comme tous les Opapatika, le jeune Jirat l’apprendra à ses dépens. Ce dernier qui est devenu immortel va tout faire pour mettre fin à cette errance éternelle trop lourde à porter. Une guerre sans merci s’engage entre les humains et les Opapatikas.
Enthousiaste à la lecture du pitch inspiré de sagesse bouddhiste, je me suis empressé d’assister à la projection. Par contre, contre toute attente, je me suis endormi devant les trop nombreuses scènes d’action, portées par toute une panoplie d’effets spéciaux dont la violence est omniprésente. Elle dessert lourdement le propos du réalisateur qui s’est trompé de mise en scène. Dommage ! Le postulat de départ semblait intéressant. Cela donne un film plutôt superficiel qui nous dispense de réfléchir. Conclusion : film sans conséquence réservé aux tranches de l’âge bête. Rendez-vous l’année prochaine… Dure attente en perspective ! E.F.