Dans la lignée de Rosemary Timperley, écrivain du XXe siècle et auteur de nouvelles fantastiques qui mettent souvent en scène des enfants en proie à des phénomènes surnaturels, Laura Amy Schlitz publie son dernier roman, La Fille aux Esprits, chez Casterman Jeunesse. Une histoire de fantômes dont l’intrigue puise dans les ressorts du spiritisme. L’action se déroule au début du XXe siècle. La jeune Maud, 11 ans, est une orpheline qui se distingue dans son pensionnat par son tempérament rebelle. Elle doit donc subir les punitions infligées par la directrice jusqu’au jour où trois sœurs décident de l’adopter. Dans leur résidence familiale, Maud est couvée par ses nouvelles tutrices dont Jacinthe, la plus excentrique, qui la comble de cadeaux. Folle de joie bien qu’on lui interdise de révéler sa présence à l’extérieur du manoir, elle se lie d’amitié avec la servante, muette et boiteuse. La jeune orpheline semble ravie de sa nouvelle vie mais elle découvre bien vite qu’elle ne doit rien à la providence. Les sœurs Hawtrone lui demandent de se faire passer pour un esprit lors de séances de spiritisme pendant lesquelles elles escroquent une clientèle fortunée. Partagée entre l’immoralité du procédé et le confort de son nouveau foyer, Maud accepte de jouer le jeu. Mais, la nouvelle cible des faux médiums, la richissime Eleanor Lambert, dont la petite Caroline est morte noyée, va révéler le véritable caractère de Jacinthe et faire basculer la vie de Maud.
Initialement dédié aux jeunes lectrices qui peuvent facilement s’identifier au personnage de Maud, ce roman inspiré et original puise subtilement dans le registre de la ghost story et s’adresse finalement à un public plus large, friand de classiques fantastiques. De nombreux codes sont respectés : la jeune fille à l’enfance troublée, le manoir et ses secrets, la gouvernante complice, les vieilles filles fourbes et manipulatrices et le fantôme du défunt, mi-rêve mi-réalité. On se laisse facilement captiver par le dilemme auquel l’héroïne est confrontée : être complice d’une machination diabolique qui profite de la crédulité d’une femme rongée par le chagrin ou refuser une vie bourgeoise loin des turpitudes de l’orphelinat. L’intrigue illustre aussi les dérives du spiritisme, une mode très en vogue du XIXème siècle à la première guerre mondiale, où des vendeurs de souvenirs troquaient leurs talents d’illusionnistes contre monnaie sonnante et trébuchante.
Un mélodrame agréable à lire, loin des romans "à l’eau de rose", qui prouve que, dans les intrigues paranormales, les enfants ne sont épargnés ni par les vivants, ni par les morts. O.V.
Initialement dédié aux jeunes lectrices qui peuvent facilement s’identifier au personnage de Maud, ce roman inspiré et original puise subtilement dans le registre de la ghost story et s’adresse finalement à un public plus large, friand de classiques fantastiques. De nombreux codes sont respectés : la jeune fille à l’enfance troublée, le manoir et ses secrets, la gouvernante complice, les vieilles filles fourbes et manipulatrices et le fantôme du défunt, mi-rêve mi-réalité. On se laisse facilement captiver par le dilemme auquel l’héroïne est confrontée : être complice d’une machination diabolique qui profite de la crédulité d’une femme rongée par le chagrin ou refuser une vie bourgeoise loin des turpitudes de l’orphelinat. L’intrigue illustre aussi les dérives du spiritisme, une mode très en vogue du XIXème siècle à la première guerre mondiale, où des vendeurs de souvenirs troquaient leurs talents d’illusionnistes contre monnaie sonnante et trébuchante.
Un mélodrame agréable à lire, loin des romans "à l’eau de rose", qui prouve que, dans les intrigues paranormales, les enfants ne sont épargnés ni par les vivants, ni par les morts. O.V.
1 commentaire:
J'ai bien envie de me le procurer et de m'y mettre. L'histoire à vraiment l'air passionnante. Il faudrait déjà que j'arrive à terminer la montagne de livres qui m'attendent (Bram Stoker, Edgar Allan Poe, Théophile Gautier, Guy de Maupassant, Richard Matheson, Oscar Wilde, Mary Shelley, Gaston Leroux et autre Carlos Castaneda). Il y a un autre ouvrage qui m'intrigue : A l'ombre d'Edgar Poe de Matthew Pearl, la couverture est de Sir Simon Marden (les marches du château de Saint Germain en Laye) et à moins d'avoir très mal regardé, je n'ai pas vu le nom du photographe au début ou à la fin du livre... étrange je suis pourtant certain que la photo soit de lui. Enfin bon, il est temps de se remettre à la lecture.
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