jeudi 10 juillet 2014

Le règne des Illuminati

D’après Honoré de Balzac, il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements. Le roman Le règne des Illuminati est une excellente illustration de l’opinion de l’auteur de La Comédie humaine.
Le règne des Illuminati est un thriller ésotérique. Le style est clair, rapide, l’histoire palpitante. Les auteurs, Giacometti et Ravenne, renouent brillamment avec le roman populaire français du XIXe siècle, dont le sillon a été creusé par Paul Féval et Alexandre Dumas. Le héros du roman est le fameux lieutenant Antoine Marcas, un policier franc-maçon qui va affronter la mystérieuse société secrète des Illuminati (ceux qui sont éclairés), la mère de toutes les sociétés secrètes planétaires.
C’est ainsi qu’au fil des pages du roman, on apprend que les Illuminati vénèrent la chouette, qu’ils apportent la lumière à tous ceux qui leur font allégeance et que leur œil immense planté au milieu d’un triangle voit tout et contrôle la course folle des hommes et des femmes de par le monde depuis plus de deux siècles.
Le récit alterne entre la période révolutionnaire, juillet 1794 en compagnie de Saint-Just et de Robespierre, et notre époque. De Paris à San Francisco, Marcas découvre les fils de la toile d’une immense araignée dont la tête brille au sommet des industries de la Silicon Valley. Le sang coule, des têtes éclatent comme des fruits mûrs, des femmes meurent les yeux arrachés comme un message crypté, des francs-maçons sont poursuivis par des cavaliers obscurs, d’autres femmes, bien vivantes celles-là, ardentes, somptueuses et exaltées, damnent des hommes haletants de désir, les fouettant jusqu’à la mort. Les héros parcourent de longs couloirs capitonnés de velours, arpentent d’étranges expositions d’art contemporain high-tech comme celle du « Eye tracking » au musée du Palais de Tokyo et fuient par des portes dérobées poursuivis par les assassins assoiffés de sang de la Secte toujours à l’œuvre.
On croise d’étranges personnages tels que l’abbé Barruel à l’allure crépusculaire, des milliardaires exaltés qui meurent dans des bibliothèques démoniaques, l’ombre du président Kennedy.
La ténébreuse conspiration menace de tout emporter. Le nouvel ordre mondial s’installe inexorablement, avec pour but ultime la création d’un seul État mondial unifié, contrôlé par un groupe d’élite. Et partout, à chaque page, la présence, l’odeur du bouc, le corps velu et le regard lubrique. Oui, le diable sous toutes ses formes guide le lecteur vers un final illuminé par l’œil qui nous surveille pour toujours... Hello darkness, my old friend.

- Claude Arz

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