D’après Honoré de Balzac, il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements. Le roman Le règne des Illuminati est une excellente illustration de l’opinion de l’auteur de La Comédie humaine.
Le règne des Illuminati est un thriller ésotérique. Le style
est clair, rapide, l’histoire palpitante. Les auteurs, Giacometti et Ravenne,
renouent brillamment avec le roman populaire français du XIXe siècle, dont le
sillon a été creusé par Paul Féval et Alexandre Dumas. Le héros du roman est le
fameux lieutenant Antoine Marcas, un policier franc-maçon qui va affronter la
mystérieuse société secrète des Illuminati (ceux qui sont éclairés), la mère de
toutes les sociétés secrètes planétaires.
C’est ainsi qu’au fil des pages du roman, on apprend que les
Illuminati vénèrent la chouette, qu’ils apportent la lumière à tous ceux qui
leur font allégeance et que leur œil immense planté au milieu d’un triangle
voit tout et contrôle la course folle des hommes et des femmes de par le monde
depuis plus de deux siècles.
Le récit alterne entre la période révolutionnaire, juillet
1794 en compagnie de Saint-Just et de Robespierre, et notre époque. De Paris à San Francisco, Marcas découvre les fils de la
toile d’une immense araignée dont la tête brille au sommet des industries de la
Silicon Valley. Le sang coule, des têtes éclatent comme
des fruits mûrs, des femmes meurent les yeux arrachés comme un message crypté,
des francs-maçons sont poursuivis par des cavaliers obscurs, d’autres femmes,
bien vivantes celles-là, ardentes, somptueuses et exaltées, damnent des hommes
haletants de désir, les fouettant jusqu’à la mort. Les héros parcourent de
longs couloirs capitonnés de velours, arpentent d’étranges expositions d’art
contemporain high-tech comme celle du « Eye tracking » au musée du
Palais de Tokyo et fuient par des portes dérobées poursuivis par les assassins
assoiffés de sang de la Secte toujours à l’œuvre.
On croise d’étranges personnages tels que l’abbé Barruel à
l’allure crépusculaire, des milliardaires exaltés qui meurent dans des
bibliothèques démoniaques, l’ombre du président Kennedy.
La ténébreuse conspiration menace de tout emporter. Le
nouvel ordre mondial s’installe inexorablement, avec pour but ultime la
création d’un seul État mondial unifié, contrôlé par un groupe d’élite. Et
partout, à chaque page, la présence, l’odeur du bouc, le corps velu et le
regard lubrique. Oui, le diable sous toutes ses formes guide le lecteur vers un
final illuminé par l’œil qui nous surveille pour toujours... Hello darkness, my old friend.
- Claude Arz
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