Rodolfo Martinez est un magicien. Auteur de romans fantastiques à succès en Espagne, il redonne vie à Sherlock Holmes et au fidèle docteur Watson dans La sagesse des morts, publié chez Mnémos. Un recueil de nouvelles apocryphes où nos héros sont confrontés au surnaturel. Rien d’original, me direz-vous ! Des écrivains qui se sont prêtés à cet exercice de résurrection sont légion. Mais, sous la plume de cet Asturien, plusieurs fois primé, on finit par douter que le fin limier imaginé par Conan Doyle en 1887 (dans Une étude en rouge) ne soit qu’un personnage de fiction.
Dans son « introduction à la première édition » (comme s’il devait y en avoir d’autres !), Martinez cite la source de ses récits : un ami lui aurait offert en 1993 des manuscrits inédits, rédigés de la main même de John H. Watson. Des enquêtes où Sherlock Holmes côtoie Lovecraft père et le fameux grimoire ésotérique le Necronomicon, plonge dans les arcanes de la Golden Dawn (une société secrète que Conan Doyle fréquentait), s’oppose au retour de Dracula et, au bord de la retraite, s’illustre dans une dernière affaire d’empoisonnement en usant de ses tours de passe-passe dont il a le secret. Jusque là, le lecteur salue le procédé mais ne s’y laisse prendre. Et pourtant, en conclusion, l’auteur nous offre une quinzaine de pages, titrées « Quelques notes sur la traduction hispanique du texte original », où il revient sur des dates et des références au Canon (l’ensemble des aventures de Sherlock Holmes). Comme une séance de décryptage où les histoires de Watson deviennent un sujet de recherche pour thésard. C’est alors que l’on plonge au cœur d’une machination littéraire, fonctionnant comme des poupées gigognes qui emboitent la réalité dans une fiction, elle-même s’inscrivant dans une autre réalité, et ainsi de suite. Dès lors, le lecteur se met à douter, à posteriori. Et à rêver. Et si toutes ces lettres d’admiration que le grand détective reçoit chaque année au 221b Baker Street, Londres, ne restaient pas sans réponse ? Et si Sherlock Holmes avait bel et bien existé ? Les holmésiens évoquent le docteur Joseph Bell, professeur en chirurgie, qui impressionna fortement le jeune Arthur Conan Doyle, pendant ses études de médecine, par son remarquable esprit de déduction. Il aurait inspiré le personnage de Holmes. Avec Rodolfo Martinez, tout devient logique. Même ce qui est impossible. Ainsi, dans son roman, Conan Doyle devient l’agent littéraire de Watson ! Il fallait y penser ! Enfin, les fans connaissent mieux que quiconque les circonstances dans lesquelles Sherlock Holmes a disparu en 1891, dans les chutes du Reichenbach, en Suisse, au terme d’un ultime combat avec son ennemi juré, le Professeur Moriarty (dans Le problème final publié en 1893). Avant de réapparaître, sous la pression d’un éditeur, en 1894, dans La maison vide (publié en 1903), première nouvelle du recueil Le retour de Sherlock Holmes. Avec La sagesse des morts, Martinez vient combler le vide en imaginant les activités du détective pendant sa pseudo-mort. Des activités en rapport avec l’occulte. En outre, la seule personne à être dans le secret de cette disparition aurait été Mycroft Holmes, le frère de Sherlock. Le puzzle se reconstitue. On apprécie ainsi la manière dont le détective, qui a frôlé la mort, remet en cause ses convictions pour mieux affronter les forces démoniaques échappant à son sens de la déduction (le futur mythe de Cthulhu, le vampirisme, les sociétés ésotériques).
Dans son « introduction à la première édition » (comme s’il devait y en avoir d’autres !), Martinez cite la source de ses récits : un ami lui aurait offert en 1993 des manuscrits inédits, rédigés de la main même de John H. Watson. Des enquêtes où Sherlock Holmes côtoie Lovecraft père et le fameux grimoire ésotérique le Necronomicon, plonge dans les arcanes de la Golden Dawn (une société secrète que Conan Doyle fréquentait), s’oppose au retour de Dracula et, au bord de la retraite, s’illustre dans une dernière affaire d’empoisonnement en usant de ses tours de passe-passe dont il a le secret. Jusque là, le lecteur salue le procédé mais ne s’y laisse prendre. Et pourtant, en conclusion, l’auteur nous offre une quinzaine de pages, titrées « Quelques notes sur la traduction hispanique du texte original », où il revient sur des dates et des références au Canon (l’ensemble des aventures de Sherlock Holmes). Comme une séance de décryptage où les histoires de Watson deviennent un sujet de recherche pour thésard. C’est alors que l’on plonge au cœur d’une machination littéraire, fonctionnant comme des poupées gigognes qui emboitent la réalité dans une fiction, elle-même s’inscrivant dans une autre réalité, et ainsi de suite. Dès lors, le lecteur se met à douter, à posteriori. Et à rêver. Et si toutes ces lettres d’admiration que le grand détective reçoit chaque année au 221b Baker Street, Londres, ne restaient pas sans réponse ? Et si Sherlock Holmes avait bel et bien existé ? Les holmésiens évoquent le docteur Joseph Bell, professeur en chirurgie, qui impressionna fortement le jeune Arthur Conan Doyle, pendant ses études de médecine, par son remarquable esprit de déduction. Il aurait inspiré le personnage de Holmes. Avec Rodolfo Martinez, tout devient logique. Même ce qui est impossible. Ainsi, dans son roman, Conan Doyle devient l’agent littéraire de Watson ! Il fallait y penser ! Enfin, les fans connaissent mieux que quiconque les circonstances dans lesquelles Sherlock Holmes a disparu en 1891, dans les chutes du Reichenbach, en Suisse, au terme d’un ultime combat avec son ennemi juré, le Professeur Moriarty (dans Le problème final publié en 1893). Avant de réapparaître, sous la pression d’un éditeur, en 1894, dans La maison vide (publié en 1903), première nouvelle du recueil Le retour de Sherlock Holmes. Avec La sagesse des morts, Martinez vient combler le vide en imaginant les activités du détective pendant sa pseudo-mort. Des activités en rapport avec l’occulte. En outre, la seule personne à être dans le secret de cette disparition aurait été Mycroft Holmes, le frère de Sherlock. Le puzzle se reconstitue. On apprécie ainsi la manière dont le détective, qui a frôlé la mort, remet en cause ses convictions pour mieux affronter les forces démoniaques échappant à son sens de la déduction (le futur mythe de Cthulhu, le vampirisme, les sociétés ésotériques).
En conclusion, La sagesse des morts est un remarquable livre hommage où le mythe se perpétue. Car le style de narration de Watson et les agissements prêtés à Holmes respectent, avec humour, l’œuvre originelle. Encore faut-il connaître (trop bien peut-être ?) le canon holmésien tellement les clins d’œil se multiplient. En outre, le titre est parfaitement choisi. Car la sagesse des morts, c’est de croire qu’ils survivent, même s’ils n’ont jamais vécu.
Olivier V.
Olivier V.
2 commentaires:
Merci beaucoup pour cette suggestion de lecture, je vais le commander de suite. Maison hantée.com devient vraiment une référence en matière de littérature de qualité.
Voilà un roman qui sucite mon interêt, étant grand amateur de Sherlock Holmes dans l'âme. Bon bien sûr j'ai une montagne de bouquins que je dois lire avant, mais tout de même, je suis curieux de découvrir cette nouvelle version fort réussie si j'en crois les dires des auteurs du blog.
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