vendredi 18 avril 2008

Les désillusions d'Indiana Jones

Encore un dénouement qui va endurcir l’éternel conflit d’intérêt entre le paranormal et la science ! Les uns veulent rêver, les autres veulent expliquer. Qu’ont-ils à se quereller comme ça, comme des enfants dans une cours de récréation ? Cela ne finira donc jamais ? Jugez plutôt…
A quelques semaines de la sortie du nouveau volet des aventures d’Indiana Jones*, le journal Le Figaro éteint la flamme du mystère (pas olympique !) en révélant, dans son édition du jour, les dernières découvertes du Centre de recherche et de restauration des musées de France sur les origines du fameux crâne de cristal conservé au musée du Quai Branly et sur lequel porte le scénario du prochain film de Steven Spielberg. C’est un faux ! L’accélérateur de particules, les ultraviolets et le détecteur d’humidité en profondeur (rien que ça !) ont levé les doutes qui planaient depuis les années 1990 sur cette pièce présumée précolombienne. En fait, elle date du XIXème siècle ! « Les rainures et les perforations trahissent l'emploi de fraises de joaillerie et autres outils modernes. Jamais une telle précision technique ne se rencontre dans l'art précolombien où l'emploi du cristal est d'ailleurs fort rare » a expliqué Yves Le Fur, directeur adjoint du patrimoine et des collections du Quai Branly. Adieu légendes, adieu hypothèses mythologiques, adieu extraterrestres ! La réunion des crânes de cristal ne révèlera jamais les origines du monde, ni l’existence d’une civilisation primitive évoluée comme l’Atlantide.
C’est l’archéologue Alphonse Pinard qui avait mis le feu aux poudres en 1875. Ce collectionneur passionné s’était porté acquéreur de la précieuse relique avant de l’échanger avec l’Etat Français contre le financement de fouilles. Cet objet avait alors atterri au Musée d’Ethnologie du Trocadéro (ancien Musée de l’Homme) où il avait provoqué les plus étranges rumeurs. Certains gardiens racontaient qu’il se déplaçait mystérieusement pendant la nuit. Déjà gâté par son fantôme, le Louvre n’a pas jugé bon de s’offrir le luxe d’une seconde histoire fantastique. L’atome donne donc la clef de l’énigme. Des musées anglo-saxons, dont le British Museum, aux collectionneurs privés, le château de cartes va s’écrouler puisque tous les autres crânes seront désavoués.
Le 21 mai, Indiana Jones va se lancer après un pétard mouillé. Dommage. A l’instar du Graal ou de l’arche d’alliance, on aurait bien voulu y croire.
Toutefois, cela n’empêchera pas le Musée du Quai Branly d’exposer le fameux crâne, du 20 mai au 7 septembre, à l’occasion de la sortie du film en France. Syndrome commercial Da Vinci Code et porte-monnaie obligent, on ne crache pas toujours sur les mythes quand ils sont monnaie sonnante et trébuchante. Deux poids, deux mesures. Pathétique… O.V.

* Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Encore une histoire passionnante. Il est vrai que la conclusion peut décevoir les amteurs de surnaturel et de légende comme moi mais bon. Je n'ai pas été voir Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, je ne sais pas ce qu'il vaut mais je suis un grand fan de la saga, peut être ais je loupé un grand moment de cinéma ou tout du moins de divertissement.