mercredi 19 mars 2008

Privé de fantastique !

Le 10e Festival du Film Asiatique s’est achevé dimanche dernier à Deauville. J’y étais, non seulement pour représenter Maison-Hantee.com à la découverte de films fantastiques (les asiatiques sont plutôt doués dans ce domaine), mais aussi pour mon plaisir ! Une fois de plus, je ne l’ai pas boudé ! Ce fut un "voyage" dépaysant à l’autre bout du monde. Un moment de pur bonheur que de retrouver des œuvres empreintes de sensibilité, de sobriété, de finesse, de profondeur, de spiritualité, d’humanisme et d’un certain sens de l’esthétisme. Toutes ces qualités qui font, d’après moi, cruellement défaut aux cinémas américain et français.
Quelques mots pour les amateurs. Entre le poignant "Walking my life", qui n’est pas sans rappeler la magnifique œuvre d’Akira Kurosawa "Vivre" et le violent "Beautifull", la sélection fut large et éclectique. On retiendra aussi la violence psychologique qui habite en permanence "Endless Night", le très décalé "Funuke Show some love, you losers" ou bien encore le grinçant "Exodus". Asie oblige, il ne peut y avoir de festival de cette nature sans film consacré aux arts martiaux. Ce fut le cas de "Black belt" dont le scénario s’attache plus au fond et à la philosophie du karaté qu’à la forme elle-même. Une bonne surprise donc. Enfin, "Héros de guerre", œuvre humaniste malgré le sujet, remporta le Lotus Action Asia.
Et le cinéma fantastique dans tout ça ? Et bien chou gras ! A mon grand désespoir, le genre fut pratiquement absent cette année. Un film toutefois a attiré mon attention : "Opapatika" de Thanakorn Pongsuwan. Opapatika est un mot thaïlandais signifiant "esprit", "fantôme" ou bien encore "démon". La tradition veut que certains suicidés se retrouvent à l’état d’Opapatika et errent dans les limbes, coincés entre notre monde et l’autre. L’Opapatika gagne certains pouvoirs comme le sixième sens ou encore le pouvoir de se déplacer à une vitesse prodigieuse. Mais toute acquisition a un prix. Comme tous les Opapatika, le jeune Jirat l’apprendra à ses dépens. Ce dernier qui est devenu immortel va tout faire pour mettre fin à cette errance éternelle trop lourde à porter. Une guerre sans merci s’engage entre les humains et les Opapatikas.
Enthousiaste à la lecture du pitch inspiré de sagesse bouddhiste, je me suis empressé d’assister à la projection. Par contre, contre toute attente, je me suis endormi devant les trop nombreuses scènes d’action, portées par toute une panoplie d’effets spéciaux dont la violence est omniprésente. Elle dessert lourdement le propos du réalisateur qui s’est trompé de mise en scène. Dommage ! Le postulat de départ semblait intéressant. Cela donne un film plutôt superficiel qui nous dispense de réfléchir. Conclusion : film sans conséquence réservé aux tranches de l’âge bête. Rendez-vous l’année prochaine… Dure attente en perspective ! E.F.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il est vrai que les asiatiques sont très doué en la matière et leurs histoires de fantômes sont réellement terrifiantes, je pense notamment aux oeuvres de Hideo Nakata (Ring, Ring 2, Dark Water) ou des frères Pang (The Eye). Takashi Miike nous offre parfois quelques films bien foutus et souvent dérengeants (Audition pour ne citer que lui) ou encore Takashi Shimizu (The Grudge) a ses bonnes heures.
Il est drôle de voir que les occidentaux reprennent ces oeuvres sans jamais les sublimer (Le Cercle, Dark Water, Resident Evil et Silent Hill (qui sont des jeux vidéo japonais fort réussis).